Musique
« Polonais né à Cracovie en 1912, Ludwig KLIMEK y fut licencié de l’Académie des Beaux-Arts avant de venir en France en 1939.
Il y travaille depuis cette date.
Les liens sont ténus qui unissent nos deux Pays, nos cultures. La liste est longue des Polonais qui trouvèrent sur notre sol une terre d’élection, un climat propice à l’épanouissement de leur personnalité, à leur goût de la Liberté.
La Pologne est un pays rude.
Sans doute, KLIMEK a-t-il préféré la douceur méditerranéenne aux rigueurs de sa terre natale, mais il est certain qu’au-delà l’apparence, toute imprégnée des luxuriances latines, qu’il nous donne à voir, existe et subsiste cette véhémence lyrique, sarcastique et cruelle parfois, propre aux héros de la Légende Polonaise. Le Grand Frédéric nous a donné la Première Ballade dite de « Wallenrod » ; l’écriture de KLIMEK, dans certains de ses paysages et de ses petites compositions, témoigne de la même essence : lyrisme déchirant.
Arrivé en France en 1939, KLIMEK va au Musée du Louvre. Il regarde et découvre ce qu’on lui a enseigné à Cracovie : Le Titien, Goya, Rubens.
Mais c’est Poussin qui le fascine.
Et c’est vrai qu’il est fascinant de regarder Poussin, d’analyser et de sentir que cette architecture mathématique est la structure idéale à la représentation du mystère insondable de la condition humaine, de ses origines et de sa finalité.
KLIMEK a reçu le don de transmettre ce mystère, c’est pourquoi l’architecture, seule, le préoccupe.
Ce qu’il peint alors est ordonné, construit et il atteint à cet équilibre sans lequel il n’existe pas d’œuvre durable.
Il nous dit, dans un langage typiquement français, la chaleur crissante de la Provence, la volupté charnelle des baigneuses, les touffeurs de la pinède, la somptueuse splendeur des couchers de soleil.
La lumière noire de l’été,
Mais, peu à peu, KLIMEK se libère de cette discipline d’ordre.
La Pologne lyrique reprend le dessus.
Il nous dit ce que son instinct lui dicte.
La vision vécue devient rêve.
L’impossible devient possible : il le peint.
KLIMEK est un rêveur éveillé.
« KLIMEK élabore un espace nouveau qui fait songer à la fois au monde mystique de Kandinsky et à la rêverie organisée de la peinture française d’aujourd’hui…
Mais l’œuvre de KLIMEK n’a pas fini de nous étonner car elle est essentiellement un élan créateur, elle nous propose un constant va-et-vient entre notre moi le plus profond et le monde extérieur. »
G MATORE,
Directeur du Dpt de Civilisation Française à la Sorbonne